(16 août 2012) – La sécheresse qui frappe les récoltes et les prix record des céréales ne font que renforcer les critiques contre l’industrie européenne des biocarburants. En plus de la crainte que ces carburants ne permettent pas de réduire les émissions de carbone, se profile maintenant une crise alimentaire.
Dans l’UE, les biocarburants font partie de la stratégie visant à réduire les émissions de carbone, même si de nombreuses organisations environnementales remettent en cause ce choix. «La science a montré que le biodiésel pouvait être pire pour le climat que le pétrole conventionnel, lorsqu’on tient compte des ses effets indirects sur les forêts et les tourbière», affirme par exemple Nusa Urbancic, gestionnaire de programme à la fédération Transport & Environment.
Les plans d’action élaborés par les Etats membres de l’UE prévoient que les bioénergies – la biomasse pour la production d’électricité et les biocarburants pour le transport – fourniront plus de la moitié de la part des énergies renouvelables dans le cadre des objectifs climatiques de l’UE pour 2020. La Commission européenne a pour sa part déclaré qu’elle s’opposera à tout ce qui peut gonfler le prix des aliments mais elle n’a pas encore réussi à faire en sorte que sa propre politique en faveur des biocarburants n’ait pas d’effets pervers sur l’offre alimentaire. Plusieurs sources de l’UE ont déclaré que la Commission tentera d’obtenir avant la fin de l’année un accord sur la façon de mesurer l’influence des biocarburants sur l’utilisation des terres. L’objectif est de déterminer l’impact exact des politiques en faveur des biocarburants sur les cultures vivrières et leurs effets pervers sur l’environnement. (Avec EurActiv)